Notre courage !

 

L’indice UNSA du moral des salariés vient de livrer ses premiers résultats. Il donne la mesure de l’opinion des salariés du privé et du public sur le monde du travail.

Les différentes dimensions de la condition de salarié sont mesurées et cet indice tombe à point nommé pour établir une sorte de bilan des chocs successifs que le monde du travail a subis : choc sanitaire, choc inflationniste, choc de la guerre, chocs contre notre modèle social (partage de la valeur, réforme de France travail et retraites).  

Pendant ces chocs, les salariés ont été "résilients" ?

"Courageux" me semble plus juste.

La résilience ?

La résilience est importante mais elle ne qualifie pas exactement ce qu’ont vécu et vivent les salariés du fait des chocs et de crises aux effets cumulés qui obscurcissent l’avenir.

En pensant à leurs perspectives de carrière, les salariés interrogés par l’indice UNSA sont plutôt pessimistes (note de 4,5/10) et l’avenir de leur métier leur inspire une forme d’attente, ils ne sont ni négatifs, ni positifs (note de 5,2/10). La fatigue est le mot qui décrit le mieux l’état d’esprit des salariés, suivie de la morosité et de l’enthousiasme.

Parallèlement, les salariés nous disent être plutôt motivés dans leur travail quotidien (note de 6,1/10) et le travail qu’on leur demande, aujourd’hui, leur paraît utile (note de 7,2/10).

L’indice de l’UNSA révèle un présent assumé et un peu plus positif que ce l’on croit trop rapidement. De leur côté, les perspectives d’avenir, pour soi et pour son métier, sont perçues comme fermées et obscures.

Je pense que ce n’est pas la résilience qui explique cette motivation quotidienne dans des circonstances de crises qui sont devenues notre "normal". En effet, la résilience propose de vivre avec ces crises quand le courage permet d’avancer malgré ces crises. C’est le courage qui décrit le mieux cette motivation.

Le courage des salariés !

La résilience retire aux salariés leur capacité de maîtrise sur les événements. Le courage surmonte les événements. C’est donc le terme de "courage" qui rend justice au quotidien de travail et à l’investissement des salariés. Et c’est ce même courage qui les fait tenir face à un avenir vu comme sombre et obscur.

L’indice UNSA nous montre que 48% des salariés disent qu’ils ont connu une baisse de moyens qui impacte leur capacité à effectuer leur travail correctement. Ils poursuivent néanmoins leur activité et 72% d’entre eux disent avoir pris l’initiative d’accomplir des tâches supplémentaires qu’ils jugeaient pertinentes pour la bonne réussite de leurs missions.

Le courage décrit le mieux le quotidien des salariés mais ils ont l’impression que ce courage dont ils font preuve au quotidien ne trouve pas d’expression dans le dialogue social. En effet, 76% des salariés estiment qu’en France, on ne parle pas assez des salariés et de leurs conditions de travail et 63% disent que les salariés français ne se battent pas assez pour leurs droits.

Ce n’est pas le courage qui manque aux salariés, ce sont les voies du dialogue social qu’il faut rétablir après les chocs que nous connaissons.

 
Précédent
Précédent

Tous les autres droits des salariées encore à conquérir !

Suivant
Suivant

Assassinat de Dominique Bernard : notre émotion doit donner de la force à la République !