« Pas un jour, pas un mois, pas un an de plus ».

 

Près de 6 Français sur 10 sont opposés à la réforme annoncée[1]

Et ils ont raison.

Ils refusent cette série de mesures paramétriques punitives dont le seul effet sera de les priver de deux ans de liberté.

Non, il n’y a pas urgence à allonger la durée de nos carrières.

On l’a dit et redit : les mesures proposées sont injustes, injustifiées et, au mieux, pour certaines un peu moins pires que ce qu’on aurait pu imaginer. Cette réforme estune punition pour celles et ceux dont le travail fait la richesse de notre pays.

Le cœur de cette réforme ? Repousser l’âge légal.

Pour le reste, les mesures proposées sont de l’ordre du cosmétique. Les sujets ne manquaient pourtant pas : emploi des séniors, pénibilité, transitions entre activité et retraite, égalité femmes- hommes…

  • Les carrières longues ?

Certains devront travailler 44 annuités au lieu des 43 réglementaires.

  • La pénibilité ?

Les 4 critères de pénibilité supprimés en 2017 (charges lourdes, vibrations mécaniques, postures pénibles et risques chimiques) ne sont pas réintégrés dans le Compte Personnel de Prevention (C2P) et ne donneront pas de droit à une retraite anticipée sauf en cas de maladie.

  • La revalorisation des pensions minimales ?

Suspendue à l’obtention d’un taux plein si difficile à atteindre à l’ère du chômage de masse. Et travailler 2 ans de plus pour gagner une centaine d’euros supplémentaires, c’est bien le moins.

  • Égalité femmes- hommes ?

Rien, au contraire même. Les femmes seront parmi les premières victimes, en particulier celles qui auront eu des carrières hachées ou incomplètes.

Depuis des mois, nous nous efforçons de raisonner le gouvernement.

Depuis des mois, l’UNSA échange, débat et est de toutes les réunions et de toutes les concertations.

Nous signalons que reculer l’âge légal, c’est avant tout transformer un déficit de la branche retraite en un déficit certain pour les branches maladie ou sur les caisses de l’assurance chômage.

Nous expliquons que d’autres modalités sont possibles s’il s’agit de solidifier le financement de notre système par répartition. Nos concitoyens le savent, eux qui sont 59% à se déclarer favorables à une hausse des cotisations pour un maintien de la retraite à 62 ans[2], mesure autrement plus raisonnable et pertinente que les sanctions proposées aujourd’hui.

Nous avons tous été consternés en voyant mardi à quel point le gouvernement semble volontairement ignorer les options sur la table, au mépris des besoins et de la liberté des salariés.

À faire la sourde oreille, on devient aveugle.

Certains responsables politiques, certains éditorialistes annoncent une mobilisation qui ne serait pas à la hauteur pour faire barrage à cette réforme injuste. Je n’y crois pas un instant.

Pour la première fois depuis 2010, toutes les organisations syndicales avancent ensemble. Malgré quelques âmes tristes qui tentent vainement de trouver du jeu dans notre bloc, l’ensemble des syndicats de salariés avance main dans la main depuis plusieurs mois pour préparer la mobilisation contre cette réforme.

Aujourd’hui, nous sommes plus que prêts. Et nous sommes nombreux.

Non seulement la réforme est refusée par deux tiers des Français, mais plus de la moitié d’entre eux la trouvent aussi injuste et inefficace.

Ici, nous touchons à la vie des gens. Partout où je me rends, depuis des mois que la réforme est annoncée, le constat est sans appel : le sujet des retraites est épidermique.

Les manifestations partout en France jeudi prochain serviront peut-être à certains de thermomètre : je leur dis méfiez-vous et regardez bien pour ne pas vous faire surprendre par ces millions de Français qui, partout, chez eux, sur leur lieu de travail, dans les établissements publics comme au café du coin, sauront vous ouvrir les yeux.

Une banderole sur les grilles d’une entreprise, des tracts qui inondent un marché le dimanche, un concert de casseroles nocturnes sur une artère commerçante, des autocollants et autres signes distinctifs un peu partout… Les Français savent être inventifs quand il s’agit de s’exprimer. Nous leur faisons confiance. Avec l’intersyndicale, nous nous démenons pour leur donner les moyens d’être entendus.

La bataille de l’opinion a déjà eu lieu. C’est désormais le moment de passer à l’action.

A l’UNSA, nous défendons un syndicalisme des solutions. Puisqu’elles existent mais que le gouvernement préfère les ignorer, à toutes et à tous, nous avons un seul message : MOBILISATION !

Partager :


[1] IFOP pour le Journal Du Dimanche, Le regard des Français sur les cotisations retraite, 11/01/23.

[2] IFOP, Idem

 
Précédent
Précédent

Retraites : à quand les compromis ? - 22/01

Suivant
Suivant

Objectif 1 million de signataires ! Signez et faites signer !