Pouvoir d’achat : l’abstention des politiques
Pour les femmes et les hommes précaires, chaque jour, chaque minute comptent.
Nos dirigeants, eux, ne l’entendent pas de cette oreille. La priorité accordée au pouvoir d’achat varie en fonction des intérêts. L’UNSA n’hésitera pas à le leur rappeler : le pouvoir d’achat est une priorité toute l’année.
Lorsque chaque jour compte, primes et coups de pouce sont appréciables mais n’apportent au mieux qu’un soulagement de courte durée. C’est pourquoi nous ne dévierons pas de notre appel en faveur d’une augmentation durable et significative des salaires.
L’expérience d’une vie en pointillés
Cette affaire de temps est celle d’une vie en pointillés faite de plaisirs intermittents, d’anxiété continue et de gestion budgétaire à la petite semaine.
Cette comptabilité mentale angoissante, bornée à l’échéance de la fin du mois, du prêt bancaire ou du crédit à la consommation, réduit bon nombre de nos concitoyens au court-termisme, au détriment du temps long et des projets.
Les gens angoissent, attendent, s’impatientent, s’exaspèrent, se désespèrent, se radicalisent.
L’amnésie des décideurs
Pourtant, décideurs politiques comme patrons oublient trop souvent cette donne essentielle lorsqu’ils s’emparent de la question du pouvoir d’achat.
De plus en plus, cette dernière obéit à des mécanismes semblables à ceux qui régissent le fonctionnement des marchés financiers : leur valeur médiatique monte en épingle le temps des bulles électorales, puis retombe comme un soufflé avant de rejaillir plusieurs mois plus tard à la faveur d’une éruption sociale.
Le parfait exemple de ce phénomène ? Le traitement politique réservé à la question du pouvoir d’achat lors de la dernière élection présidentielle : présentée dans de multiples sondages comme étant de loin la préoccupation première des Français, elle a fait les choux gras de la presse de longues semaines durant, agité les interventions des différents candidats, mobilisé quelques patrons soucieux de démontrer leur humanisme, avant de retomber dans un quasi-anonymat depuis le second tour et la réélection du Président de la République.
Une priorité tout au long de l’année
Il faut dire que, pour les ménages concernés par les fins de mois difficiles, l’horizon temporel n’est pas le même que celui de nos dirigeants : le manque d’argent n’y est pas une abstraction mais une réalité concrète, charnelle, quotidiennement vécue.
A l’heure où certains de nos plus grands sociologues comme Louis Chauvel s’inquiètent de la possible résurgence d’épisodes contestataires violents, notre rôle en tant que syndicalistes est précisément de traduire ces millions d’expériences subjectives en revendications concrètes et formelles, pour les porter aux oreilles des décideurs et combler l’écart entre leur horizon de temps et celui des travailleurs.
L’UNSA n’aura de cesse de le répéter : pouvoir d’achat, rémunération, vie digne, conditions de vie et de travail doivent faire l’objet d’une attention constante de la part de nos dirigeants et déboucher rapidement sur des avancées concrètes dans la vie des travailleurs. En faire un élément de cosmétique électorale est une offense faite à ces derniers.
Augmentation des minimums de pension, du point d’indice salarial, revalorisation des salaires et du SMIC ne sont pas un luxe, mais bien une priorité tout au long de l’année.
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