Tous les autres droits des salariées encore à conquérir !
La récente décision de la constitutionnalisation de l’IVG, mesure de justice, d’égalité et de progrès, est une victoire historique. Mais il reste encore tous les autres droits des salariées à conquérir, en plus des questions de salaire, de pouvoir d’achat, de retraite et de formation.
La Constitution n’est pas un Panthéon
La République oublie sa promesse de progrès si elle n’avance pas. La conquête pour plus de droits ne connait jamais de pause.
La constitutionnalisation ne saurait faire disparaitre les assauts répétés que subissent les droits des femmes. Ces assauts prennent plusieurs formes, de la plus anodine à la plus violente : passer sous silence ces droits, invisibiliser et délégitimer les demandes de ces droits, les nier, les dégrader, les renverser, les réprimer.
Je n’oublie pas la plus sournoise : les rendre inapplicables.
Car derrière la constitutionnalisation, quelle application pour ce droit à l’IVG ? Il ne faut pas se satisfaire qu’un droit soit gravé dans le marbre pour oublier de le rendre effectif. La Constitution n’est pas un Panthéon des droits. La Constitution est un ensemble de droits actifs, protégés et à réaliser. Les moyens de réalisation du droit à l’IVG doivent aussi être protégés : rien ne saurait être diminué quand on parle des salaires des personnels ou des moyens de fonctionnement du Planning familial ou des centres IVG.
Qu’en est-il des droits des salariées ?
Les droits des salariées
La population représentative des salariés interrogée par l’indice UNSA est-elle prête à accorder des droits spécifiques aux femmes ? La réponse est oui.
Dans son édition de mars, l’indice UNSA du moral des salariés offre plusieurs constats et une conclusion s’impose :
87% des répondantes et des répondants sont d’accord avec l’idée que les femmes doivent bénéficier d’une protection juridique prise en charge par l’employeur en cas de violences sexistes au travail.
82% des répondantes et des répondants sont d’accord avec l’idée que les femmes bénéficient d’un accompagnement lors du retour du congé maternité.
60% des répondantes et des répondants sont d’accord avec l’idée que les femmes bénéficient de congés menstruels.
55% des répondantes et des répondants sont d’accord avec l’idée que les femmes bénéficient d’une prise en compte de la ménopause.
Sur ces sujet, les salariés, femmes et hommes, sont d’ores et déjà mobilisés et convaincus. Ils ne sont pas en avance sur leur temps, ils sont de leur temps.
Les salariés imposent une conclusion : il appartient désormais au Législateur, au Gouvernement et aux pouvoirs publics d’agir, dans le dialogue et la volonté de faire aboutir ces nouveaux droits, sans jamais négliger les questions de salaires, de pouvoir d’achat, de retraite et de formation.